Nous essayons tous d’économiser quelques dollars sur divers prêts (hypothèque, prêt automobile, etc.), ce qui est excellent en principe.
Cependant, beaucoup d’entre nous négligent souvent la possibilité d’épargner des montants beaucoup plus importants, soit des milliers de dollars par le biais de l’impôt.
Qu’est-ce que je veux dire ?
Pour simplifier l’explication, considérons la situation hypothétique de deux amis :
- Ils ont tous deux 48 ans,
- Chacun gagne 60 000 $ par année,
- Ils ont leur propriété (une maison) dont l’hypothèque est d’une valeur de 250 000 $ payable sur une période de 25 ans à un taux d’intérêt annuel de 3 %.
- Après qu’ils aient payé toutes leurs dépenses obligatoires, il leur reste chaque année 5 000 $ d’« argent de poche » à chacun d’eux (comme revenu discrétionnaire).
Le premier, appelons-le Jacques, croit que les finances personnelles sont strictement privées et assez simples, il ne voit pas le donc pas besoin de conseils professionnels à ce sujet.
Le second, nous l’appellerons Pierre, croit que le monde de l’argent est assez complexe, et que les finances devraient être gérées par des professionnels. Il est habitué d’en discuter avec son conseiller financier.
La stratégie de Jacques
Selon la stratégie de Jacques, le meilleur investissement consiste à rembourser son hypothèque le plus rapidement possible. Par conséquent, chaque année, il utilise ses 5 000 $ de revenu discrétionnaire pour réduire sa dette hypothécaire.
Si Jacques répète cette procédure chaque année, il paiera l’hypothèque plus tôt que prévu, soit dans 17 ans.
En principe, rembourser son hypothèque huit ans à l’avance et prendre sa retraite à 65 ans avec la maison payée, c’est très bien. C’est suffisant à première vue, mais regardons combien d’argent Jacques aura vraiment à l’âge de 65 ans.
L’actif de Jacques (c’est ce qu’il détient) | Le passif de Jacques (c’est ce qu’il doit à ses créanciers) | Valeur nette (selon notre hypothèse) |
Sa propriété | Dette hypothécaire : 0 $ | La valeur du marché de sa propriété |
Épargne : 0 $ | Épargne : 0$ |
Ainsi, à la retraite, Jacques sera libéré de ses paiements hypothécaires. Néanmoins, je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que l’hypothèque ne représente pas toutes ses dépenses. Après tout, Pierre devra payer d’autres dépenses qui ne dépendent pas de l’hypothèque et qui seront toujours présentes : ses taxes municipales, ses factures d’électricité, sa nourriture, ses communications, ses moyens de transport, ses voyages, ses médicaments, etc.
Il y a un problème majeur dans le plan de Jacques, soit le manque de liquidité, car tout son argent est investi dans sa maison.
La stratégie de Pierre
Suivant les avis de son conseiller financier, Pierre a décidé d’aborder la question d’un autre angle. Pierre a pris la décision de commencer maintenant à s’occuper de ses revenus de retraite. En se fiant à toutes les lois financières, le facteur temps a un impact énorme sur les investissements d’une personne (il est donc important de commencer le plus tôt possible). À cet égard, il a été décidé que Pierre investisse annuellement 5 000 $ dans des fonds d’investissement.
Selon notre hypothèse, le revenu de Pierre est de 60 000 $ par année. Ce qui signifie qu’en une année, environ 15 000 $ des revenus de Pierre sont retenus sous la forme d’impôts fédéral et provincial.
Prenant cela en compte, il a été décidé d’investir les 5 000 $ ci-dessus dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), ce qui donne le droit de recevoir un remboursement d’impôt. À son taux d’imposition, Pierre recevra un remboursement d’impôt de 2 000 $ par année. Cet argent sera également investi dans des fonds, mais dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).
Je ne vais pas ennuyer mes lecteurs avec des mathématiques financières ou avec l’intérêt composé (ceux pour qui cela intéresse peuvent me contacter individuellement). Je dirai seulement qu’en investissant dans un portefeuille équilibré et en se basant sur le rendement annuel moyen de 5 % au cours des mêmes 17 ans encourus (jusqu’à 65 ans), Pierre aura accumulé :
REER | 150 000 $ |
CELI | 60 000 $ |
Le solde de son hypothèque sera d’environ 100 000 $.
Pierre peut payer ce solde en utilisant le CELI en entier, qui est non imposable, et une partie du REER qui est assujetti à l’impôt.
L’actif de Pierre | Le passif de Pierre | Valeur nette |
Sa propriété | Dette hypothécaire : 100 000 $ | La valeur de sa propriété |
Épargne : 210 000 $ d’épargne dans un REER et un CELI | Épargne: 110 000 $ |
La différence entre ces deux stratégies est de 110 000 $. Ce montant constitue une bonne source d’augmentation du revenu de retraite de Pierre, ce qui lui permet de se sentir beaucoup plus en sécurité financièrement comparativement à la situation de Jacques.
Conclusion
En résumé, nous pouvons conclure que dans des conditions identiques, mais avec des attitudes différentes envers la trésorerie, nous pouvons obtenir des résultats différents.
J’aimerais vous dire, chers lecteurs, que cette situation est donnée à titre d’exemple et peut ne pas convenir à tout le monde.
Il y a des situations pour lesquelles il est préférable de ne pas utiliser le REER du tout, mais d’autres pour lesquelles si vous l’utilisez avec compétence, vous pourriez obtenir des chiffres encore plus intéressants.
Chacune des situations est individuelle, et la solution doit l’être également.